instrumentum B u l l e t in d u G ro u p e d e t r av a i l e u ro p é e n s u r l ’ a r t i s a n a t et les productions manufacturées dans l’Antiquité Secrétariat & cotisation : 38, rue Lafayette 34530 Montagnac (F) m i c h e l . f e u g e r e @ o r a n g e . f r Rédaction du bulletin : 3, rue Saint-Pierre B.P. 64 86300 Chauvigny (F) m u s e e s . c h a u v i g n y @ a l i e n o r. o r g Editorial In 2007, our organization initiated an enquiry concerning the structure and content of the Instrumentum Bulletin. Its results and conclusions were presented by Isabelle Bertrand in the previous number, so I am not going to repeat them in this editorial. However, it is worth mentioning that many of those who responded to the questionnaire considered that the present layout and content of the Bulletin respond to the interests and requirements of the members, although certain improvements concerning an extended bibliography, a larger number of papers or the introduction of some new themes would be more than welcome. Nevertheless, all improvements can be done only through the contributions and initiatives of the members of Instrumentum. Our organization is very dynamic precisely because of several initiatives promoted by its members and it should continue like that. Older members of Instrumentum witnessed the appearance of many new areas of investigation covered by the Bulletin. Special sections have been dedicated to certain zones of interest, for example the works of the ILA-International Lychnological Association found their own place within the pages of the Instrumentum Bulletin. On the other hand, besides these conclusions coming from the results of the enquiry, other aspects should be also underlined. First, the Instrumentum Bulletin successfully continues to preserve its original scope – to be an open instrument of scientific and bibliographic information. Second, through this Bulletin, our organization facilitates the international scientific dialogue, concerning a wide variety of subjects integrated in the instrumentum domesticum domain. Precisely the existence of such dialogue illustrates the necessity to integrate new themes and mostly to launch further methodological debates. Once more, these debates cannot be opened without the involvement of the members of Instrumentum, for whom the Bulletin may serve as an excellent host. Aurel Rustoiu Vice-Président n° 27 juin 2008 Sommaire p. 2 – Bibliographie Instrumentum 27 Articles/Notes p. 10 – “Dr. Jekyll / Mr. Hyde” - A doublefaced gold pendant from the History Museum of Schumen (Bulgaria) and the glass masked-beads p. 12 – Outillage gallo-romain à Hamage (Nord, F) p. 13 – Découverte de forces en bronze en contexte thermal à Fréjus (Var, F) p. 14 – Maîtres et esclaves dans l’économie de la Gaule méridionale p. 18 – Quelques outils de la villa de Lazenay (Bourges, F) p. 19 – A bronze candelabrum from Nea Paphos in Cyprus p. 20 – Ein Fragment einer Cenisola-Fibel vom Basler Münsterhügel (CH) p. 22 – À propos de “kyathoi” métalliques hellénistiques d’Italie centrale p. 29 – Un manche de canif en forme de chouette à Javols (Lozère, F) p. 31 – Sur les traces d’Amaranthus, verrier bourguignon : exportation en Séquanie Comptes rendus d’ouvrages/Book Reviews p. 4 – Trassologie an römischem Silber. Herstellungstechnische Untersuchungen am Hildesheimer Silberfund p. 20 – Archeologia del miele p. 21 – The Židovar Treasure. Silver Jewellery Hoard from the Settlement of Scordisci p. 28 – Der römische Grabbezirk von Faschendorf bei Teurnia (Kärnten) p. 31 – FACTA : Una nuova rivista con attenzione anche alle produzioni artigianali p. 36 – La Graufesenque (Millau,Aveyron) 2 Vol. Compte rendu colloque/ colloquium Review p. 17 – Arts and Surfaces - 21st International Conference on Surface Modification Technologies (SMT21) Colloque/Conference ... p. 32 – Prehistoric and Mining Lamps and Lighting International Lychnological Association p. 32 – From Medieval lighting devices to Prehistoric and Mining lamps and lighting p. 32 – Note sur quatre moules de lampes chrétiennes p. 34 – Candélabres miniatures en bronze de l'Ouest de la Gaule p. 16 – Expositions/Exhibitions p. 20 – Diplômes universitaires p. 20 – Soutenance DEA - Caractérisation du travail du forgeron au haut Moyen Âge p. 30 – Approche des hiérarchies et des fonctions des agglomérations de la région Centre à partir du mobilier non céramique (150 av. - 250 ap. J.-C.) p. 36 – Instrumentum : Organigramme Comité de lecture ILA - International Lychnological Association Association Lychnologique Internationale Villa Hügel Essen 1962 : Frühchristliche Kunst aus Rom, Katalog Villa Hügel Essen, 1962. Wulff 1909 : O. Wulff, Altchristliche und Mittelalterliche Byzantinische und Italienische Bildwerke. Berlin 1909. Candélabres miniatures en bronze de l'Ouest de la Gaule À côté des productions des grands candélabres importés d'Italie, la Gaule semble avoir connu quelques productions de petits candélabres miniatures, à fonction funéraire ou votive. La série la mieux connue à ce jour est celle de Nîmes, essentiellement diffusée sur le territoire de cette cité latine de Narbonnaise. En attendant l'étude en cours de Y. Manniez sur cette production, on renverra aux nombreux ensembles de lampes miniatures sur leur candélabre, provenant de tombes du territoire nîmois et publiés depuis plus d'un siècle ; nous citerons seulement quelques exemples de Nîmes, tombes 116 et 130 (Fiches, Veyrac 1996, 437-438, fig. 334 et 444445, fig. 344), de Salinelles (Chrzanovski 2006, 96, cat. n° N51 ; Provost et al. 1999, 306, fig. 797 : seconde moitié du Ier s., tombe à inhumation), de Meynes (Ibid., 450-451, fig. 494), de Saint-Gilles (Ibid., 619620, fig. 740a et c) et de Tresques (Ibid.,709, fig. 882 : tombe à incinération), et aux limites occidentales de la cité, Beaulieu et Balaruc-les-Bains (Hérault) (Feugère 1993, 130, fig. 6). Cette production est bien datée de la fin du Ier s. et du IIe s. ap. J.-C. ; sa diffusion est remarquablement centrée sur le territoire de la cité de Nîmes, avec quelques objets isolés dans les cités voisines. Elle se distingue par sa hauteur réduite (12 à 15 cm), soit un demi-pied romain, et une facture gracile sans autre décor qu'une incision torsadée le long de la hampe filiforme. Quelques exemplaires de candélabres miniatures en bronze, trouvés en Gaule, ne semblent pas se rattacher à cette série ; c’est notamment le cas d’un exemplaire venant de la villa du Moulin de chez Bret à Jonzac (Charente-Maritime, F) (1) (n° 1) (fig. 1, n° 1) et d’une pièce conservée au musée du Berry de Bourges (Cher, F) (n° 2) (fig. 1, n° 2). Ces candélabres sont plus massifs que ceux de Nîmes, les pieds sont décorés de protubérances, la hampe est moulurée ou décorée de rainures incisées. On peut signaler à Roujan (Hérault), près de Béziers (n° 3) (fig. 2), un exemplaire d'un type également distinct de la production nîmoise, dont le pied présente des nodosités stylisées évoquant des bourgeons. Éch. 1/1 Fig. 2 — Pied de candélabre de Roujan (Hérault, F) (Cliché : M. Feugère). Ces supports de lampe se rapprochent d’une production italique du Ier s., haute d'une trentaine de centimètres (soit un pied romain), dont des exemplaires sont connus à Callatis-Mangalai en Roumanie (Simion 2003, 84-85, pl. XLVIII, n° 54 et 55 : candélabre à appendices courbes sur la tige et les pieds, au sommet un plateau circulaire (10 cm de diamètre) daté de l'époque augustéenne) (fig. 3), à Chypre (voir supra Daszewski, p. 19) ou dans les collections du British Museum (Bailey 1996, n° Q3891 et Q3893, pl. 112 : ht. 29,3 et 28,2 cm) attribués au Ier s. (fig. 4). Proches par leur style de leurs possibles modèles italiques, les candélabres de l'Ouest gaulois en diffèrent cependant par leur taille réduite, proche de celle de la production nîmoise. Fig. 3 — Candélabre de Callatis-Mangalai (Roumanie) (d'après Simion 2003, n° 54-55, pl. XLVIII). Éch. 2/3 Éch. 1/1 1a 1b Fig. 1 — 1a et b. Candélabre de Jonzac (Charente-Maritime, F) (Dessin : B. Zélie ; Cliché : K. Robin) ; 2. Candélabre du musée du Berry de Bourges (Cher, F) (Cliché : T. Boucher). 34 2 Fig. 4 — Candélabre du British Museum (d'après Bailey 1996, n° Q3891 et Q3893, pl. 112). ILA - International Lychnological Association Association Lychnologique Internationale Il est donc possible qu’il ait existé, en Gaule de l’Ouest, au moins un atelier produisant des modèles réduits de candélabres, sur le modèle de types italiques, mais plus soignés que les exemplaires nîmois. La nature de cette production, sa fonction et sa chronologie restent cependant à préciser. 1. Jonzac (Charente-Maritime, F) U.s. 1538 (IIIe-IVe s.) : niveau de recharge de sol dans un bâtiment formé d'une série de petites salles situé à une dizaine de mètres nord-est de la pars urbana dont la fonction n'est pas encore précisée. Dépôt archéologique départemental de Saintes ; inv. 0040378 ; Ht. conservée : 6,9 cm. Candélabre dont la partie supérieure manque ; la tige de section circulaire est moulurée, les trois pieds sont ornés, à leurs extrémités, d'appendices sphériques, le même motif se trouve au niveau de leur coude. Un appendice saillant est disposé sur la partie plate des pieds. Lampes en terre cuite antiques Colette BÉMONT, Hélène CHEW Musée d’Archéologie Nationale de Saint-Germain-en-Laye Paris, Éd. RMN, 2007, 580 p., n 102 pl., nbr. fig. des planches ne donne que la photographie de la face supérieure, rarement du fond ; les marques sont cependant dessinées à l’échelle (p. 416-424). L’étude des lampes du Haut et du Bas-Empire accorde une large part aux quelque 300 décors, traités à part (p. 47-159), et illustrés d’un dessin à l’échelle complétant utilement les photos des planches. C. Bémont s’interdit cependant de voir dans la sélection étudiée un échantillon représentatif des “goûts gallo-romains”, certainement très divers et adaptés aux circonstances de la vie, des sites ou des périodes. Du point de vue de l’origine des pièces, les ateliers gaulois (Montans ou encore l’atelier non localisé de L. Hos[idius] Cri[spus]) semblent en effet s’être bornés à copier les modèles créés dans d’autres ateliers, généralement italiques. 2. Région de Bourges (Cher, F) Musée du Berry, Bourges ; Ht. : 12,5 ; diam. tige : 0,6 ; diam. plateau : 3,5 cm. Candélabre dont les trois pieds imitent une patte de félin, la hampe de section circulaire est décorée d'un motif de rainures croisées ; le plateau circulaire est sans décor. 3. Roujan (Hérault, F), Les Imbals Maison du Patrimoine de Montagnac ; inv. 993.15.1 ; L. act. : 4,9 cm. Pied de candélabre miniature à décor de nodosités stylisées. Isabelle Bertrand Musées de Chauvigny musees.chauvigny@alienor.org Avec la collaboration de Thomas Boucher, Michel Feugère, Karine Robin et du musée du Berry. Note : (1) Fouilles en cours, direction Karine Robin, Service Départemental d'Archéologie de la Charente-Maritime. Bibliographie : Bailey 1996 : D.M. Bailey, A catalogue of the lamps in the British Museum IV. Lamps of metal and stone, and lampstands. London 1996. Chrzanovski 2006 : L. Chrzanovski, Lumière ! L'éclairage dans l'Antiquité. Milan 2006. Feugère 1993 : M. Feugère, L'évolution du mobilier non céramique dans les sépultures antiques de Gaule méridionale (IIe siècle av. J.-C. - début du Ve siècle ap. J.-C.). In : M. Struck (dir.), Römerzeitliche Gräber als Quellen zu Religion, Bevölkerungsstruktur und Sozialgeschichte (Arch. Schr. des Inst. für Vor- und Frühgeschichte der J.-G. Universität Mainz, 3), Mainz 1993, 119-165. Fiches, Veyrac 1996 : J.-L. Fiches, A. Veyrac (dir.), Nîmes 30/1, Paris 1996 (Carte Archéologique de la Gaule). Provost et al. 1999 : M. Provost et al., Le Gard 30/3, Paris 1999 (Carte Archéologique de la Gaule). Simion 2003 : G. Simion, Opaiţe greco-romane de bronz din România. Cluj-Napoca 2003. La collection de lampes antiques du Musée des Antiquités Nationales à Saint-Germain-en-Laye (rebaptisé Musée d’Archéologie Nationale) compte environ 700 objets regroupés au fil des dépôts, dons et achats intervenus depuis la création du musée en 1862. Aux circonstances d’acquisition très diverses correspond une collection également variée, ce qui constitue son principal intérêt au regard des spécialistes intéressés par le luminaire antique de la Gaule préromaine et romaine. La collection contient cependant plusieurs pièces de provenance extérieure, dont la liste (p. 555-557) fait apparaître deux séries principales : 28 lampes des mines du Laurion, en Grèce, et 21 d’Iglitza en Roumanie. Ces objets, et quelques autres d’Allemagne, Italie, Algérie, Tunisie, Israël et Turquie, tout comme ceux de provenance inconnue, sont décrits avec les objets provenant de sites français, ce qui oblige le lecteur à revenir en permanence au catalogue. Peut-être l’homogénéité des collections gallo-romaines aurait-elle été plus en valeur en séparant, par exemple, les objets de provenance extérieure dans le texte et les provenances françaises en planches. Les 121 lampes de production italique (p. 162207), tout comme les 372 qui peuvent être d’origine gallo-romaine (p. 208-316), celles d’Afrique (p. 317-342) et enfin d’autres provenances sont précédées d’une introduction qui décrit et souligne, le cas échéant, l’intérêt des éléments morphologiques et stylistiques de chaque série. Les notices sont complètes et précises, apportant pour chaque objet les éléments descriptifs utiles, les parallèles les plus précis et la datation typologique. Ces chapitres denses, précis contribueront à faire de ce catalogue un outil de classement particulièrement utile, en particulier pour les archéologues de la Gaule romaine, qui y retrouveront les productions régionales et les importations les plus courantes. Avec ce beau volume, les lampes du Musée d’Archéologie Nationale bénéficient enfin de la monographie que l’on pouvait attendre d’une collection constituée, en grande partie, avant la Première Guerre mondiale, mais dont les séries lychnologiques demeuraient encore mal connues. Michel Feugère UMR 5140 du CNRS / Équipe TPC L’ouvrage adopte un parti pris typologique qui permet d’avoir le panorama le plus complet des formes représentées dans la collection, regroupant dans un premier chapitre les lampes “précoces” (de Grèce, d’Afrique, d’Italie et d’Espagne). Pour ces objets, les auteurs illustrent également le profil des lampes, alors que la suite http://www.instrumentum.lychnology.org 35